Vendredi 21 octobrenous avons eu le bonheur de recevoir un groupe de chercheurs et praticiens de grandes entreprises représentant la Chaire ESSEC Business School du changement.
La journée a été composée d’éclairages sur les fondements de la biodynamie avec la participation exceptionnelle de Nicolas Joly, du vignoble la Coulée de Serrant, des témoignages et du dialogue avec deux des associés Michel Guillard et Lionel Gardrat sur le lancement et la conversion en biodynamie, la visite du site, des vignes et de leurs sous-bassement géologiques.Le dialogue a permis de mieux cerner les implications de la biodynamie tant pour la qualité des produits, que pour les exigences pour l’exploitation viticole. Il a permis également de tirer des parallèles avec des sujets de transformation dans d’autres secteurs.
Avec notamment Jean-Marie Peretti, professeur titulaire de la Chaire ESSEC du Changement, professeur à l’ESSEC, un des grands spécialistes des ressources humaines ; David Autissier, directeur exécutif de la Chaire ESSEC du Changement, maître de conférences habilité à diriger des recherches à l’IAE Eiffel de l’U-PEC, expert du changement et Alexandre Guillard, membre fondateur de la Chaire Essec du changement. Expert en intelligence collective et en amélioration continue (lean and learn). Directeur et animateur de l’Agence des transformations Covéa.
Le thème de cette expédition apprenante était « Biodynamie et gestion des transformations ».
Le domaine vini-viticole représente aujourd’hui un secteur très riche en termes d’enjeux de transformation et reste encore peu et mal étudié par la recherche. Parmi ces enjeux, les problématiques environnementales et sociétales prennent une part croissante. Elles sont à la fois renforcées par les préférences des consommateurs, les attentes des citoyens, les évolutions des politiques publiques et leurs déclinaisons locales et territoriales en réponse aux urgences climatiques et environnementales.
Depuis au moins une dizaine d’années, la conversion à la viticulture bio et la mise en place de démarches en biodynamie se sont fortement développées. L’adoption de ce modèle, même s’il reste encore minoritaire, est un phénomène intéressant à étudier. A l’instar de la permaculture, nombreux apprentissages peuvent être tirés pour des praticiens et des chercheurs y compris pour dans des secteurs économiques différents de celui de la vigne.La Chaire Essec du Changement Le groupe de chercheurs et praticiens de grandes entreprises qui nous a rendu visite (Caisse des Dépôts et Consignation, EDF, Orano, FDJ, Groupama, Eurogroup Consulting)* représentait la Chaire Essec du changement. Cette chaire existe depuis 2010, c’est une chaire de recherche-action qui a pour objectif de développer et de diffuser le savoir en gestion du changement et de la transformation. Elle est jumelée avec la Chaire IMEO (Innovation Managériale et Excellence Opérationnelle). Une équipe de 15 chercheurs associés développent des projets de recherche-action avec les partenaires entreprises.
Une année extraordinairement sèche et chaude avec un bilan intéressant en quantité et en qualité.
Sècheresse
Nous avons eu très peu d’eau depuis la fin juin, avec tout de même, heureusement, 50 mm environ de pluie après le 15 août. Les canicules successives ont engendré un blocage physiologique de la vigne, ce qui ne donnera donc pas forcément de gros degrés. Notons aussi que les peaux sont très épaisses, du jamais vu dans ma carrière professionnelle.
De bonnes surprises
Tout d’abord la qualité et l’état sanitaire de nos raisins sont excellents ! Ensuite la quantité est tout de même conséquente, ces rendements sont des plus satisfaisants au regard de ces conditions météos. Il nous tarde de déguster ce millésime…
Début des vendanges cette fin de semaine pour nos colombards…
ÉPONGES
Pour les plus simples, la forme est celle d’une poche dont la paroi est percée d’orifices et soutenue par un « squelette » formé de pièces microscopiques calcaires ou siliceuses, les spicules. (Parfois trouvés en abondance dans la roche).
Fig. 4. Éponge du genre Siphonia. ►
BRACHIOPODES Ils se caractérisent par une coquille en 2 parties, les valves, une dorsale et une ventrale. Elles sont lisses chez Terebratula santonensis ou avec des côtes chez Terebratella santonensis et Cyclothyris difformis. Ils sont fixés au fond par un « bras » sortant par un orifice visible sur la partie pointue.
◄ Fig. 5. Terebratella santonensis.
Fig. 6. Bryozoaire encroûtant ►
BRYOZOAIRES
Ce sont des animaux de petite taille vivant en colonies de formes variées : en croûtes, dressées, ramifiées…
MOLLUSQUES
GASTÉROPODES
Ils sont pourvus d’une coquille souvent enroulée en spirale et d’un pied musculeux assurant la locomotion.
Fig. 7. Amberleya sp.
BIVALVES
Ce sont des Mollusques avec une coquille à 2 valves : la plus creuse contient le corps mou, l’autre est plate ou un peu concave.
PECTENS
Les valves sont inégales présentant des côtes rayonnantes.
Diverses espèces du genre Pecten dont Pecten dujardini, Pecten asper…Présence fréquente de Neithea quadricostata,
Neithea sexangularis ▼ et Cremnoceramus sp.
Fig. 8. Pecten dujardini ►
◄ Fig. 9. Neithea quadricostata
Fig. 10. Neithea sexangularis►
HUÎTRES
Les 2 valves sont inégales ; le corps mou est contenu dans la valve gauche soudée au substrat.
Une espèce est bien représentée ici : Pycnodonte vesicularis dispersée ou formant des accumulations : les lumachelles.
Fig. 11. Pycnodonte vesicularis▲
Fig. 12. P. vesicularis forme hippopodium ►
Les genres sont nombreux et leur détermination difficile car la coquille est polymorphe. Elle a la particularité de se développer en prenant la forme du support ou de l’animal sur lequel se sont fixées les larves après leur vie nageuse. Un bon exemple nous est fourni par la forme hippodium de P. vesicularis. Sur l’image de la figure 12, on peut voir une sorte de ʺchimèreʺ formée par l’huître et un brachiopode. La larve d’une huître s’est fixée à la coquille d’une Terebratelle puis a continué son développement.
Le paléontologue A. D’ARCHIAC a fait des gros individus de cette hippopodium son Ostrea talmontiana (1837).
Au même niveau on trouve une petite huître, Ostrea laciniata et un autre bivalve qui peut être, en place dans la roche, confondu avec une huître. Il s’agit d’un Rudiste, représentant d’un groupe de bivalves entièrement éteint. Ce Praeradiolites subcoquandi a été découvert au Caillaud (1907) et a servi de référence pour les spécimens trouvés ailleurs par la suite.
◄ Fig. 13. Praeradiolites coquandi
Rastellum carinatum est une huître dont la coquille en virgule présente des côtes saillantes formant des sortes de dents en bordure de chaque valve. Le nom commun de ʺpalourde dentaireʺ suggère assez l’appareil de même nom. Fig. 14. Rastellum carinatum ►
Moins fréquentes, Ceratostreon pliciferum et Hyotissa semiplana peuvent être observées au même niveau.
MOULES
Le corps est entouré par une coquille à 2 valves symétriques. Sur la face ventrale, rectiligne, les filaments du byssus assurent la fixation au support. Septifer lineatus est de petite taille et semblable à la moule actuelle. Regoria dufrenoyi est plus grosse avec des stries de croissance ondulées. ◄ Fig. 15. Septifer
Fig. 16. Regoria ►
OURSINS
Ce sont des Échinodermes dont le corps est enveloppé par un test formé de plaques calcaires soudées suivant une disposition rayonnée d’ordre 5. Ils sont munis de piquants (ou radioles) trouvés parfois en nombre dans la roche.
On distingue les Oursins réguliers à symétrie rayonnante comme Temnocidaris septifera, Echinocorys ovatus, Phymosoma sp.
Fig. 17. Temnocidaris sp. ►
Les Oursins irréguliers en conservant l’organisation d‘ordre 5 ont acquis secondairement une symétrie bilatérale : c’est le cas de Micraster glypheus.
◄ Fig. 18. Micraster glypheus
Les FORAMINIFÈRES sont des animaux microscopiques (unicellulaires) présentant un test formé par des loges construites successivement au cours de la croissance. Certains peuvent ainsi atteindre une taille visible à l’œil nu. Les géologues les utilisent pour caractériser les différentes biozones.
Fig. 19. Orbitoides media ►
L’espèce présente ici, Orbitoides media (taille d’une lentille), est difficile à observer car rare : ce sont les tous premiers individus qui deviendront abondants au Campanien 4, biozone CVI (ex Maastrichtien). On la trouve plus régulièrement dans le sol des vignes ʺremontantʺ de ce dernier dépôt en sous-sol .
Ce petit inventaire permet de constater qu’il s’agit d’animaux qui ont vécu en zone côtière dans une mer peu profonde (mer littorale).
Des Coraux constructeurs de récifs apparaissent dans les couches du Campanien terminal à une époque où le climat se réchauffe.
En bref, les fossiles du Caillaud montrent que la région était recouverte par une mer devenue plus chaude et dont la profondeur diminuait témoignant de la régression marine qui a fait émerger cette bordure nord du Bassin d’Aquitaine il y a plus de 70 Ma.
Le bilan est provisoire bien sur puisque les vendanges ne sont pas terminées à ce jour mais notre récolte de colombard est probablement la plus exceptionnelle que nous ayons jamais eue !
Le rapport sucre et acidité est remarquable. Il suffit pour s’en convaincre de regarder les grappes récoltées dans un état sanitaire parfait…
Notre terroir de calcaire crayeux (campanien 5) a joué son rôle en restituant de l’eau pendant la longue période de chaleur et de sécheresse que nous avons vécus cet été.
Ensuite les 80mm d’eau tombés après le 5 aout ont été très bénéfiques.
De très belles perspectives s’ouvrent pour ce colombard 2020…