Une étude complète réalisée par Guy Estève.
ÉPONGES
Pour les plus simples, la forme est celle d’une poche dont la paroi est percée d’orifices et soutenue par un « squelette » formé de pièces microscopiques calcaires ou siliceuses, les spicules. (Parfois trouvés en abondance dans la roche).
Fig. 4. Éponge du genre Siphonia. ►
BRACHIOPODES
Ils se caractérisent par une coquille en 2 parties, les valves, une dorsale et une ventrale. Elles sont lisses chez Terebratula santonensis ou avec des côtes chez Terebratella santonensis et Cyclothyris difformis. Ils sont fixés au fond par un « bras » sortant par un orifice visible sur la partie pointue.
◄ Fig. 5. Terebratella santonensis.
Fig. 6. Bryozoaire encroûtant ►
BRYOZOAIRES
Ce sont des animaux de petite taille vivant en colonies de formes variées : en croûtes, dressées, ramifiées…
MOLLUSQUES
GASTÉROPODES
Ils sont pourvus d’une coquille souvent enroulée en spirale et d’un pied musculeux assurant la locomotion.
Fig. 7. Amberleya sp.
BIVALVES
Ce sont des Mollusques avec une coquille à 2 valves : la plus creuse contient le corps mou, l’autre est plate ou un peu concave.
PECTENS
Les valves sont inégales présentant des côtes rayonnantes.
Diverses espèces du genre Pecten dont Pecten dujardini, Pecten asper…Présence fréquente de Neithea quadricostata,
Neithea sexangularis ▼ et Cremnoceramus sp.
Fig. 8. Pecten dujardini ►
◄ Fig. 9. Neithea quadricostata
Fig. 10. Neithea sexangularis►
HUÎTRES
Les 2 valves sont inégales ; le corps mou est contenu dans la valve gauche soudée au substrat.
Une espèce est bien représentée ici : Pycnodonte vesicularis dispersée ou formant des accumulations : les lumachelles.
Fig. 11. Pycnodonte vesicularis▲
Fig. 12. P. vesicularis forme hippopodium ►
Les genres sont nombreux et leur détermination difficile car la coquille est polymorphe. Elle a la particularité de se développer en prenant la forme du support ou de l’animal sur lequel se sont fixées les larves après leur vie nageuse. Un bon exemple nous est fourni par la forme hippodium de P. vesicularis. Sur l’image de la figure 12, on peut voir une sorte de ʺchimèreʺ formée par l’huître et un brachiopode. La larve d’une huître s’est fixée à la coquille d’une Terebratelle puis a continué son développement.
Le paléontologue A. D’ARCHIAC a fait des gros individus de cette hippopodium son Ostrea talmontiana (1837).
Au même niveau on trouve une petite huître, Ostrea laciniata et un autre bivalve qui peut être, en place dans la roche, confondu avec une huître. Il s’agit d’un Rudiste, représentant d’un groupe de bivalves entièrement éteint. Ce Praeradiolites subcoquandi a été découvert au Caillaud (1907) et a servi de référence pour les spécimens trouvés ailleurs par la suite.
◄ Fig. 13. Praeradiolites coquandi
Rastellum carinatum est une huître dont la coquille en virgule présente des côtes saillantes formant des sortes de dents en bordure de chaque valve. Le nom commun de ʺpalourde dentaireʺ suggère assez l’appareil de même nom.
Fig. 14. Rastellum carinatum ►
Moins fréquentes, Ceratostreon pliciferum et Hyotissa semiplana peuvent être observées au même niveau.
MOULES
Le corps est entouré par une coquille à 2 valves symétriques. Sur la face ventrale, rectiligne, les filaments du byssus assurent la fixation au support. Septifer lineatus est de petite taille et semblable à la moule actuelle. Regoria dufrenoyi est plus grosse avec des stries de croissance ondulées.
◄ Fig. 15. Septifer
Fig. 16. Regoria ►
OURSINS
Ce sont des Échinodermes dont le corps est enveloppé par un test formé de plaques calcaires soudées suivant une disposition rayonnée d’ordre 5. Ils sont munis de piquants (ou radioles) trouvés parfois en nombre dans la roche.
On distingue les Oursins réguliers à symétrie rayonnante comme Temnocidaris septifera, Echinocorys ovatus, Phymosoma sp.
Fig. 17. Temnocidaris sp. ►
Les Oursins irréguliers en conservant l’organisation d‘ordre 5 ont acquis secondairement une symétrie bilatérale : c’est le cas de Micraster glypheus.
◄ Fig. 18. Micraster glypheus
Les FORAMINIFÈRES sont des animaux microscopiques (unicellulaires) présentant un test formé par des loges construites successivement au cours de la croissance. Certains peuvent ainsi atteindre une taille visible à l’œil nu. Les géologues les utilisent pour caractériser les différentes biozones.
Fig. 19. Orbitoides media ►
L’espèce présente ici, Orbitoides media (taille d’une lentille), est difficile à observer car rare : ce sont les tous premiers individus qui deviendront abondants au Campanien 4, biozone CVI (ex Maastrichtien). On la trouve plus régulièrement dans le sol des vignes ʺremontantʺ de ce dernier dépôt en sous-sol .
Ce petit inventaire permet de constater qu’il s’agit d’animaux qui ont vécu en zone côtière dans une mer peu profonde (mer littorale).
Des Coraux constructeurs de récifs apparaissent dans les couches du Campanien terminal à une époque où le climat se réchauffe.
En bref, les fossiles du Caillaud montrent que la région était recouverte par une mer devenue plus chaude et dont la profondeur diminuait témoignant de la régression marine qui a fait émerger cette bordure nord du Bassin d’Aquitaine il y a plus de 70 Ma.
En savoir plus sur la géologie de la falaise du Caillaud
Source Guy Estève
Crédit iconographique
Michel Guillard
Guy Estève
Michel Le Collen
Géoportail IGN